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Location de bateau : Un bateau n’est pas une voiture. Les problèmes arrivent régulièrement.

Leur journée en mer se transforme en cauchemar, des touristes se retournent contre le "Airbnb du nautisme"

 

 Article de Nice Matin par MARIANNE LE MONZE Mis à jour le 01/07/2019 à 08:33 Publié le 01/07/2019 à 08:33

 

Camille et Arnaud Distinguin, et leur bébé de 4 mois, avaient déjà loué trois jours plus tôt via Samboat: «Nous avions eu un contact direct avec le propriétaire du bateau et cela s’était très bien passé.»

 

Camille et Arnaud Distinguin, et leur bébé de 4 mois, avaient déjà loué trois jours plus tôt via Samboat: «Nous avions eu un contact direct avec le propriétaire du bateau et cela s’était très bien passé.» Photo M.L.M.

 

Ces Bordelais avaient loué un bateau via Samboat début juin à Cannes. Leur journée en mer s’est terminée par une panne moteur. Depuis, ils sont en litige avec la plateforme de location qui les rend responsables.

 

Ce n’est pas parce qu’on est en vacances que l’on doit faire l’impasse sur une lecture attentive du contrat de location et une compréhension précise du mode de fonctionnement des sociétés dont on utilise les services.

 

C’est, entre autres, la leçon qu’est en train de retenir, à marche forcée, un couple de Bordelais qui se maudit depuis sa mésaventure sur un bateau de location entre Mandelieu-la-Napoule et Saint-Laurent-du-Var, début juin.

 

Camille et Arnaud Distinguin, âgés de 38 et 32 ans, ne sont pas près de louer de nouveau via la plateforme de location de bateaux de particuliers Samboat.

 

 

"BALLOTTÉS COMME DES BOUCHONS"

 

Samedi 1er juin, leur journée détente en mer, après un début merveilleux aux îles de Lérins, a tourné au fiasco à cause d’une panne moteur. Il y avait bien eu au moment de la prise en main cette jauge défectueuse qui les avait mis mal à l’aise. Mais le représentant local de Samboat avait été rassurant, se souviennent-ils.

 

Le couple et son bébé de 4 mois ont pourtant passé plusieurs heures en mer, au large de l’aéroport de Nice, sur l’embarcation de 6,25m "ballottés comme des bouchons. Naviguant à 2 milles nautiques à l’heure, témoigne-t-il. Avec toutes les alarmes allumées. Une situation très stressante quand vous ne savez pas si vous arriverez jusqu’à la terre ferme."

 

Lorsque le couple appelle à l’aide le Samboat manager qui avait fait la prise en main du bateau à Cannes Marina le matin même, la réponse qu’il obtient c’est, affirme-t-il: "Achetez de l’huile, faite le plein et ça ira."

 

Camille et Arnaud Distinguin n’en croient pas leurs oreilles. "C’était à nous de faire les réparations. Incroyable. Autrement dit, il faut monter à bord avec son bidon d’huile".

 

Tant bien que mal, le couple rallie la terre ferme, mais pour lui, il n’est plus question de reprendre la mer. La confiance n’y est plus. Quant à mettre de l’huile, à chacun son travail. Ni l’un, ni l’autre ne s’y connaissent en moteur de navire, même si Arnaud Distinguin a son permis. Le bateau, amarré au port de Saint-Laurent, y restera.

 

CHACUN CAMPE SUR SES POSITIONS

 

Dès lors, l’incompréhension entre les Bordelais et le représentant de Samboat est totale.

 

Les premiers, désireux de rentrer à Cannes Marina, attendent de la plateforme qu’elle lui paie le taxi, arguant que la panne est à l’origine de leur mésaventure et pas de leur fait. Le second ne veut rien entendre car les consignes ont été passées par téléphone, mais pas appliquées. Le bras de fer débute là.

 

On épargne à nos lecteurs le retour en taxi, l’absence au port du représentant de Samboat pour la remise des clefs (il est plus de 21 heures).

 

Plus de quinze jours plus tard, en dépit d’échanges, de mails et coups de téléphone, rien n’est réglé. La plateforme Samboat évoque "un abandon de navire. Et c’est assez grave", comme le souligne le cofondateur Laurent Calando. Le couple, lui, dénonce "la mise en danger d’autrui".

 

 

Le "Airbnb du nautisme" reste inflexible, s’abritant derrière le contrat qui stipule qu’en cas de panne, c’est au capitaine de faire ce qu’il faut.

 

Le couple, lui, retient du contrat la première ligne: le bateau loué doit être en état de marche. "D’ailleurs lors de la prise en main, le Samboat manager nous avait précisé que le bateau sortait de révision."

 

En attendant, la plateforme à une caution de 3.000 euros, le couple a déjà été ponctionné de 1.093 euros (remorquage et dépannage du bateau), en plus de la journée de location (200) et du coût du taxi (50 euros).

 

Les Bordelais ont décidé de lancer une procédure judiciaire et de partager leur mésaventure pour que "d’autres soient plus prudents à l’avenir".

 

"SAMBOAT, LE TIERS DE CONFIANCE"

 

"Nous sommes le tiers de confiance entre des propriétaires de bateaux et des gens qui n’en ont pas, mais désirent naviguer. En cas de problème, nous prenons la juste mesure du dossier, nous estimons le préjudice réel", déclare le cofondateur de Samboat, Laurent Calando.

 

"Nous avons démarré il y a 5 ans. Nous avons 30.000 bateaux partout dans le monde, de la barque au yacht de 40m. Nous sommes la première plateforme de location dans le monde. Notre priorité: la satisfaction du client", déroule le patron de la société, bordelaise également.

 

"Ce dont on se rend compte avec l’expérience, c’est de la mauvaise foi des propriétaires comme des loueurs en cas de problème. Or, un bateau n’est pas une voiture. Les problèmes arrivent régulièrement."

 

"Ce qui est important c’est la gestion du problème. Dans le cas de ces clients, le représentant de Samboat leur a conseillé de rentrer le plus rapidement possible. D’autant qu’une alarme s’était déclenchée vers midi."

 

Un fait que ne contestent pas les Distinguin: "Il y a eu 4 sonneries, puis plus rien. On a donc continué notre balade", disent-ils.

 

"Les locataires, reprend Laurent Calando, ont ensuite abandonné le bateau à Saint-Laurent sans considérer les conséquences. Quant au boat manager, il est payé pour faire la prise en main et la restitution du bateau, mais à des horaires normaux. Là, sous prétexte de se faire payer le taxi, le couple a joué la montre. Et est arrivé bien plus tard."

 

Le co-patron de la plateforme s’était engagé à avoir une conversation téléphonique avec le couple. Mais les deux parties n’ont pas trouvé d’arrangement.

 

"On a avancé sur le dossier. Nous concluons d’un usage excessif du bateau avec une consommation de 200?euros d’essence et d’huile. Le couple a ignoré les premières alarmes alors qu’il était encore près de Mandelieu. Le propriétaire comme Samboat étaient prêts à faire un geste que le couple a ignoré. Samboat n’endosse pas les responsabilités. Il met en relation. En revanche si on nous signale un bateau en mauvais état, c’est de notre responsabilité de le bloquer."

 



03/07/2019
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