Le Pouliguen : Naufrage de l'érika 1999 / marée noire / Plan Polmar sur La Loire Atlantique en Bretagne
Photo Lidian Neelemann / Fotolia.com
L’Erika est un pétrolier battant pavillon maltais (pavillon de complaisance) construit en 1975 et affrété par la société Total, qui a fait naufrage le 12 décembre 1999 au large de la Bretagne, lors d'un transport de 30 884 tonnes de fioul lourd en provenance de Dunkerque et à destination de Livourne (Italie).
Parcour de l'Erika jusqu'au naufrage
Photo Wikimedia Commons
Appel de détresse
Le 11 décembre 1999,
- vers 12 h 40, l’Erika est au large des côtes de Saint-Nazaire lorsque le navire commence à gîter de 15° sur tribord. Une manœuvre est effectuée sur les ballasts pour équilibrer le bateau.
- À 14 h 08, l’Erika signale l'avarie en lançant un appel de détresse par télex Inmarsat C au Cross Étel (Morbihan). Sa position est 46°29’N et 07°20’W, le plaçant à plus de 300 km de Brest, de La Corogne et de Donges. Le Cross accuse réception par Inmarsat C à 14 h 11 mais ne parvient pas à établir un contact phonique.
- À 16 h 12, le commandant de l’Erika entre en contact phonique avec Panship (la société qui assure le gestion technique du bateau) pour l'informer de la gîte et qu'il fait route pour s'abriter vers le port le plus sûr.
- À 16 h 27, l’Erika met le cap vers Donges-Saint-Nazaire, le port le plus proche.
Le port de Donges-Saint-Nazaire annonce qu'il refuse d'accueillir l’Erika s'il présente des fuites de fioul, le courant de la Loire empêchant l'installation de barrage, et évoque l'idée d'un déroutement sur Brest
Demande d'évacuation
le 12 décembre
- 5 h 54, le commandant de l’Erika envoie finalement un message de détresse et demande l'évacuation du navire, signalant la déchirure de la coque entraînant une voie d'eau
- Dès réception du message de détresse, le CROSS, agissant pour le compte de l'amiral, préfet maritime de l'Atlantique, a engagé des moyens nautiques et aériens.
- un avion de patrouille maritime Atlantique de la base aéronavale de Lann-Bihoué,
- un hélicoptère Super Frelon de la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic,
- les canots de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) de Saint-Guénolé et du Guilvinec.
- le remorqueur de haute mer Abeille Flandre, pré positionné en baie du Stiff,
- 3 navires marchands se déroutent.
- deux hélicoptères Sea King de la Royal Navy
Evacuation de l'équipage
-
08h11, un Super Frelon hélitreuille une première équipe de 5 personnes qu'il dépose à 09 heures sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic.
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08h15, le navire s'est brisé en deux tronçons.
-
Le reste de l'équipage, soit 21 personnes,
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une partie est restée sur la partie arrière de la coque,
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l'autre a pris place dans une chaloupe de sauvetage du navire.
Phoro sauvmer
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L'évacuation se poursuit par hélitreuillage, avec le concours d'un hélicoptère Lynx et d'un hélicoptère Super Frelon de la Marine nationale.
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A 11h00, le dernier membre d'équipage est hélitreuillé.
-
Les rescapés ont été déposés sur les bases aéronavales de Lanvéoc-Poulmic et de Lann-Bihoué et en partie sur la pointe de Penmarc'h où leur accueil est assuré par les Sapeurs pompiers de Saint Guénolé.
L'avant du bateau coule
Crédit photo AFP
Dans la nuit du 13 au 14 décembre,
- la moitié avant, après avoir flotté verticalement à la dérive, coule à 55 km au sud de Penmarc'h et à 90 km à l'ouest de Belle-Île-en-Mer, avant que le remorqueur Tenace ne puisse intervenir.
La partie arrière du bateau coule
Crédit photo AFP
Le 14 décembre,
- à 14 h 45, la partie arrière toujours en remorque, coule à 70 km de Penmarc'h. Les 2 parties du navire fuient légèrement et reposent à 120 m de fond, à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre.
Le plan Polmar-terre
le 23 décembre,
- Le plan Polmar-terre est déclenché en Loire-Atlantique
La marrée noire
le 26 décembre,
- la marée noire atteint la Loire-Atlantique
La marée noire est arrivée en baie des marsoins
Marée noire dans la baie des Marsoins au Pouliguen
Photo AFP Frank Perry
La baie des marsoins renomée "La Grande Jambée" par le plan Polmar
Photo Philippe Leroux
Changement brutal de décor, après la pointe nord de La Baule
sur la côte sauvage du Pouliguen dan la baie des marsoins,
on se retrouve dan un paysage de raffinerie avec l'installation de 4 grues
Photo Philippe Leroux
La baie des marsoins renomée "la grande jambée"
Photo Philippe Leroux
L'odeur des embruns ne parvient pas à masquer la puanteur du fioul
Photo Philippe Leroux
Les grues sortes 3 tonnes par jour de nappes recouvertes par près d'un mêtre de sable suite à la tempête.
Photo Philippe Leroux
Et la quatrième grue
Photo Philippe Leroux
Chargement du sable mélangé au fioul dans la benne
Photo Philippe Leroux
Tout le long du sentier douanier sont creusée des fosses de stockage.
Photo Philippe Leroux
Une fois remplie la fosse de stockage est refermée momentanément
Photo Philippe Leroux
Ramassage mécanique et manuel
Photo Philippe Leroux
Voici l'état des outils après utilisation
Photo Philippe Leroux
Stokage sauvage
Photo Philippe Leroux
La route qui longe la côte est interdite à la circulation par des barrières posées sur les rues transversales.
Photo Philippe Leroux
Les bénévoles s'affèrent un peu partout
Photo Philippe Leroux
Ce n'est vraiement pas beau à voir ni a manipuler
Photo Philippe Leroux
Merci pour ce café.
Photo Philippe Leroux
Une éqhipe de bénévoles venus en car de Paris pour le week-end
Photo Philippe Leroux
Un bénévol afféré sur les rochers avec les protections contre le contact et l'inhalation des vapeurs;
Photo Philippe Leroux
Protection mise à l'entrée du port du Pouliguen
Selon le rapport
• Il n'y a pas de faute de l'équipage. Les experts estiment que le « commandant disposant d'une solide formation maritime et d'une expérience de plus de quinze ans a rempli correctement ses fonctions ».
• L'état de la mer ne présentait pas de réel danger pour un navire de cette importance. La « météorologie n’était certes pas bonne », mais le coup de vent subit « n’est pas chose extraordinaire dans le golfe de Gascogne à pareille époque et n’est pas insurmontable par un navire-citerne de cette taille ».
• Le navire a coulé en raison d'une rupture d'une cloison interne entre deux citernes à cause de la « corrosion d'oxydation foisonnante et des détachements de plaques de rouille ». Les fissures se sont alors propagées sur toute la coque entraînant la cassure du navire.
Condamnation
Le groupe pétrolier Total été condamné à "réparer les conséquences du dommage solidairement avec ses coprévenus (à savoir la société de classification Rina, l'armateur du navire Giuseppe Savarese et le gestionnaire Antonio Pollara) d'ores et déjà condamnés" à des dommages et intérêts.
Autre conséquence de cette marée noire : les oiseaux mazoutés
Photo LPO
Selon LPO :
- 74 000 oiseaux mazoutés ont été comptabilisés et recueillis morts ou vivants dans les 7 centres de collecte et de transit (dont 4 sont gérés par la LPO), 4 centres de transit médicalisés (dont 3 sont gérés par la LPO) et les 13 centres de sauvegarde (dont 4 sont gérés par la LPO).
- Le nombre réel d’oiseaux tués par la marée noire est certainement encore bien supérieur, car beaucoup n’ont pas atteint la côte.
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